A l’heure où de nombreuses villes de France commémorent leur libération en 1944, Emmanuel Macron a lié le passé au présent pour faire appel aux valeurs suprêmes du pays vendredi dans le Var. “Je pense à notre peuple, qui aura besoin de force d’âme pour affronter les temps à venir, pour résister aux incertitudes, parfois au relâchement et à l’adversité et, unis, accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs”, a commencé le chef de l’Etat. lors d’une cérémonie du 78e anniversaire de la libération de Bormes-les-Mimosas (Var) le 17 août 1944. “Depuis l’attaque brutale lancée par Vladimir Poutine le 24 février, la guerre est revenue en quelques heures de nos frontières sur le sol européen”, a-t-il souligné, après s’être entretenu dans la journée par téléphone avec le dirigeant du Kremlin. Les deux dirigeants se sont prononcés en faveur de l’envoi “dès que possible” d’une mission d’experts internationaux sur la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, sous contrôle russe et cible d’attentats à la bombe répétés qui font craindre un nouveau Tchernobyl. Dans “cette guerre qui gronde à nos portes”, Emmanuel Macron a salué la “résistance héroïque” du peuple ukrainien face aux “terribles attaques de l’armée russe et de ses forces auxiliaires”. “Oui, les fantômes de l’esprit de revanche, les violations flagrantes de la souveraineté des Etats, le mépris insupportable des peuples, les impérialistes resurgiront du passé pour s’imposer au quotidien de notre Europe, de nos voisins, de nos copains. “, a-t-il martelé.

“Actions diplomatiques”

Le président avait déjà préparé les Français à une rentrée scolaire et hivernale difficile lors de son entretien du 14 juillet en raison des risques de pénurie d’énergie et de hausse des prix provoqués par la guerre en Ukraine. Il a ensuite accusé la Russie d’utiliser le gaz naturel comme “arme de guerre” en réduisant ses approvisionnements en réponse aux lourdes sanctions européennes qui la visaient et l’a appelée à “entrer collectivement dans une logique de sobriété énergétique”. Le géant gazier russe Gazprom a de nouveau annoncé vendredi une suspension de trois jours des livraisons à l’Europe pour des raisons de “maintenance”, ravivant les craintes d’une pénurie en Europe. Le chef de l’Etat, en vacances au fort de Brégançon dans la commune de Bormes-les-Mimosas depuis le 29 juillet, et la cheffe du gouvernement Élisabeth Borne peuvent également s’attendre à une rentrée sociale compliquée, dans un contexte d’augmentation générale de la charge. de vie. Ils reviendront à Paris mercredi au plus tard pour le premier conseil des ministres de la rentrée, avec plusieurs réformes délicates attendues sur les rails, de l’assurance-chômage aux retraites.

Un drapeau ukrainien affiché en public

Nous devons “œuvrer pour notre souveraineté énergétique, pour soutenir les Français, nos entreprises dans le cadre de cette guerre”, a-t-il déclaré aux journalistes après la cérémonie. “L’agenda de la rentrée sera aussi marqué par le travail”, a-t-il souligné, évoquant le texte de l’assurance-chômage qui devrait prolonger le durcissement de l’accès aux allocations. “On peut aller vers le plein emploi, mais il faut continuer à mener les réformes indispensables”, a-t-il insisté. Emmanuel Macron a également annoncé que le Conseil national pour la reconstruction, qui réunira les forces politiques, économiques, sociales et coopératives, démarrera le 8 septembre, promettant un “dialogue” sur les services publics notamment. Environ 500 personnes sont venues rencontrer le président, qui participait pour la cinquième fois depuis 2018 à la cérémonie de célébration de la libération de Bormes. Après les coutumiers dépôts de gerbe et marseillais, le chef de l’Etat et son épouse ont pris part au rituel de marche, annulé en 2021 pour cause de Covid-19, se serrant la main et posant pour des selfies. Parmi les spectateurs, un homme a déployé un drapeau ukrainien. Un petit dossier, traité pour un cancer à l’hôpital de Marseille Timone, a envoyé au président un message de soignants sous-équipés.