Menacée par le début de l’invasion russe en février, la situation à la centrale nucléaire de Zaporijia, au sud-est de Kiev, inquiète de plus en plus l’Ukraine et l’international. Vendredi, lors d’un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a convenu que la centrale serait bientôt inspectée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Plusieurs personnalités internationales se sont déjà prononcées en faveur de cette mission à Zaporijia, notamment le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Et l’inspection est considérée comme une urgence : en cas de catastrophe, un éventuel panache radioactif pourrait se propager jusqu’en Europe.

Plus que trois jours pour rejoindre la Pologne

Ce panache radioactif, formé par un institut hydrométéorologique ukrainien, se déplacera rapidement de l’usine à travers la frontière ukrainienne, à travers l’Europe. Selon ces prévisions, il ne faudrait que trois jours pour atteindre la Pologne ou les pays baltes. Un éventuel panache radioactif pourrait se propager très rapidement de Zaporijia vers l’Europe en cas de catastrophe nucléaire. © BFMTV “Le risque, c’est la chute de matières radioactives au sol. Selon leur radiotoxicité, elles peuvent passer dans les aliments”, explique Emmanuelle Galichet, responsable de l’enseignement des sciences et techniques nucléaires au Cnam. Une possibilité d’autant plus alarmante que cette situation a déjà été observée à Tchernobyl il y a plusieurs décennies.

Cependant, la situation est différente de Tchernobyl

Cependant, Emmanuelle Galichet rappelle que les deux centrales ne sont pas identiques et que les quantités de particules formées sont beaucoup plus faibles qu’à Tchernobyl. “A Zaporijjia, vous avez un dôme qui va protéger l’environnement et les populations de cette possibilité d’explosion et de nuage radioactif, qui n’était pas là à Tchernobyl”, explique-t-il. “Tout accident radioactif à la centrale de Zaporijia peut porter un coup aux pays de l’Union européenne : la Turquie, la Géorgie et des régions plus lointaines. Tout dépend de la direction et de la force du vent”, a-t-il déclaré. Volodymyr Zelensky, dont le gouvernement a décidé d’organiser des exercices en cas de catastrophe nucléaire, a pour sa part mis en garde.