• A lire aussi : “L’interview qui a changé ma vie” • Lire aussi : “Le monde à l’envers” : le nouveau programme Stéphan Bureau débutera le 16 septembre “J’ai l’impression en ce moment, et c’est un peu un mot à la mode comme une formule, de rentrer chez moi, ce qui m’est rarement arrivé, parce que je retrouve des gens avec qui j’ai travaillé il y a 25 ans, qui sont là et ils ont pris détours. venir me voir quand on travaillait sur le pilote. Ils m’ont vraiment accueilli très chaleureusement. Ce n’est pas arrivé souvent et ça m’excite vraiment. Je ne pensais pas qu’ils pouvaient se souvenir qu’on travaillait ensemble”, raconte l’hôtesse de 58 ans.
Même s’il a passé la majeure partie de sa carrière comme journaliste et présentateur à Radio-Canada, TVA est vraiment chez lui, note le premier correspondant du réseau à Washington, qui a animé la soirée finale, de 1990 à 1997. Deux entreprises, deux cultures différentes, souligne-t-il.
“J’avais de bons souvenirs et j’ai travaillé avec des gens que j’aimais vraiment [à Radio-Canada], mais, par exemple, après 12 ans d’absence, quand je suis revenu à la radio, je n’ai jamais eu l’impression de rentrer à la maison. Je ne pense pas que ce soit personnel, je pense que Radio-Canada est une auberge espagnole, c’est-à-dire qu’on y trouve toujours ce qu’on apporte ou y apporte.
Liberté
Après cinq ans à la radio, sa dernière sortie de la société d’État n’a cependant pas été un adieu émotionnel avec un tremblement dans la voix.
Récapitulons les faits. L’été dernier, à la suite d’une plainte, l’ombudsman de Radio-Canada a statué que Stéphan Bureau aurait dû corriger ou reformuler les propos de son invité, le controversé médecin français Didier Raoult. Loin de s’excuser, Stéphan Bureau avait répondu avec colère : “Je laisserai à d’autres le soin de ramper et de demander pardon.”
Plusieurs mois plus tard, il assure qu’il n’éprouve aucune rancune et qu’il était, “99,9%” du temps, libre de faire ce qu’il voulait. Le Médiateur, tient-il à préciser, est une institution parallèle issue de la SRC.
Quant à ses nouveaux patrons à TVA, il dit avoir été assuré par eux qu’il serait libre d’inviter qui il voulait à son studio.
« Un de nos objectifs est de nous assurer de ne pas dénaturer l’antenne ou l’équipe, mais de nous assurer que notre écosystème de partenaires n’est pas seulement l’écosystème de Quebecor. Non seulement ils étaient d’accord, mais cela faisait partie de leurs intentions.
“Le public aura son rôle”
Parlons donc de cette fameuse émission dont la gestation fut après tout tout sauf un long fleuve tranquille.
D’abord baptisée Asseyez-vous, cette “plateforme de discussion et d’information” devait passer à l’antenne en avril, les dimanches soirs, en concurrence directe avec Tout le monde en parle.
Cependant, après l’enregistrement des émissions pilotes, ses ingénieurs ont estimé que les cartes devaient être rebattues. La grande première a été reportée au 16 septembre, à temps pour perfectionner le concept.
Quatre mois plus tard, l’émission s’appelle désormais Le monde à l’envers, elle sera diffusée les vendredis soirs dans un format de 90 minutes, “pour qu’on ne se précipite pas”, se réjouit l’animateur, où “tous les avis seront permis”. ” et surtout, joué devant un public présent en studio.
La présence des spectateurs plaît particulièrement à Stéphan Bureau, d’autant plus que la foule ne sera pas qu’une simple pourvoyeuse d’applaudissements sur commande.
“Le public aura un rôle à jouer. Parfois, il sera casté. Nous veillerons à ce qu’il y ait des représentants ou des personnes directement confrontées aux problèmes dont nous sommes susceptibles de parler afin que nous puissions contacter ce public de temps en temps pour ajouter ou relancer la conversation.”
liberté d’expression
Bien sûr, nous soupçonnons que ce junkie de l’actualité ne se lancera jamais assez tôt dans l’arène des discussions, d’autant plus qu’il regarde actuellement, depuis les coulisses, des sujets parcourant l’actualité qui fourniraient du matériel en or pour le monde à l’envers.
Instinctivement, il fait allusion à la récente décision du CRTC d’obliger Radio-Canada à s’excuser pour son utilisation en ondes du « mot n ». « Ce serait un problème. Pas parce que c’est Radio-Canada, mais parce que je me soucie des questions de liberté d’expression. »
Même si les enjeux québécois et canadiens suffisent à remplir son émission, l’actualité internationale ne sera pas en reste. La récente visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, qui a provoqué la colère de la Chine, en est un bon exemple.
“Il faudrait être très naïf, dit Stéphan Bureau, pour croire que cela ne nous concerne pas.”
Bref, fort le 16 septembre. “J’ai hâte”, conclut-il.