Posté hier à 16h54.
Julien Arsenault La Presse
“Je pense qu’en termes d’impact, c’est moins que ce à quoi nous nous attendions”, observe John Gradek, expert en aviation et chargé de cours à l’Université McGill. Le gouvernement aurait certainement dû s’attendre à ce que le programme soit plus demandé. » Les allers-retours de 500 $ sont la mesure phare du Programme de soutien à l’action régionale (PAAR), instauré en grande pompe par Québec en avril dernier. Du 1er juin au 25 juillet – soit une période de 55 jours – l’équivalent de 7 628 trajets aller-retour subventionnés ont été achetés, selon les chiffres communiqués par le ministère des Transports. Annuellement, Québec prévoit offrir 98 800 allers-retours. Pour les vendre, il faudrait vendre environ 8 235 allers-retours par mois. Avec une moyenne de 4160 ventes par mois, PAAR est loin de sa vitesse de croisière. « Nous n’en sommes encore qu’aux premières étapes du programme », explique Isabelle Dostaler, doyenne de l’école de commerce de l’Université Memorial de Terre-Neuve. Nous avons vu les problèmes dans les aéroports. Peut-être que cela pèse sur la balance. » INFOGRAPHIE LE TYPE Écartez vos doigts sur la table pour la voir en mode plein écran. Le ministre des Transports François Bonnardel n’a pas pu être joint pour commenter. Dans un communiqué, le cabinet s’est toutefois dit “satisfait de l’accueil réservé jusqu’à présent au programme”, qui en est à sa “première phase”. Selon les intervenants consultés par La Presse, plusieurs facteurs peuvent expliquer le démarrage lent du PAAR. Pour les destinations prisées par les touristes, comme la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine, plusieurs voyageurs avaient probablement acheté leurs billets bien avant le début du programme. De plus, même si des billets d’avion subventionnés sont proposés, vous devez trouver un logement sur place. Prenez la Gaspésie et l’Île-de-la-Madeleine. Il n’y avait pas beaucoup de chambres d’hôtel disponibles car les gens avaient déjà prévu leurs voyages en janvier et février. Ce n’est pas seulement l’avion, mais aussi une question d’infrastructures touristiques. John Gradek, expert en aviation et chargé de cours à l’Université McGill De 2019 à 2021, le taux d’occupation des hébergements (hôtels, motels et autres hébergements enregistrés) était en moyenne de 83 % du côté gaspésien, selon Tourisme Gaspésie. Les places étaient déjà limitées avant l’annonce du PAAR. La capacité pour plus de touristes est donc limitée.
Se déplacer sur place
Si vous voyagez par avion en dehors des grands centres, trouver une voiture de location peut être un casse-tête. L’offre est limitée et les prix ont grimpé en flèche en raison de l’inflation qui envahit l’espace des véhicules de location. “Le transport de surface est un problème”, explique Mme Dostaler. Si nous avons un tel programme [le PAAR], nous devons nous assurer que l’infrastructure touristique l’accompagne. » PHOTO DU SITE WEB DE L’UNIVERSITÉ MEMORIAL Isabelle Dostaler, doyenne de la School of Business Administration de l’Université Memorial, Terre-Neuve Tourisme Gaspésie est bien conscient de la situation. « On voit des défis importants juste à destination, que ce soit par la précarité du parc de voitures de location, l’industrie du taxi ou le transport en commun », souligne la directrice générale de Tourisme Gaspésie, Joëlle Ross. Les transporteurs aériens avaient bien accueilli le plan du gouvernement Legault. Après deux ans de perturbations pandémiques, il est encore difficile de quantifier l’impact des billets à 500 $ sur le trafic passagers, selon Tommy Desfossés, responsable du développement commercial de PAL Airlines. Selon lui, nous verrons si le programme porte ses fruits lorsque la saison estivale sera derrière nous. Peut-être que le pourboire touristique sera rallongé. Mais pour cela, les services doivent continuer à être offerts. Par exemple, les restaurants continueront-ils à offrir le même service ? Il y a une pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie. Il y a beaucoup de choses à considérer. Tommy Desfossés, directeur du développement commercial chez PAL Airlines Le maire de Gaspé et président de l’Union des municipalités du Québec, Daniel Côté estime que les billets à 500 $ attirent les voyageurs depuis le début de l’été, même si un retour à la situation d’avant la pandémie n’est pas pour demain. L’élu, qui a salué le plan de Québec, croit toutefois qu’on peut faire mieux en matière de promotion. “On en a beaucoup parlé dans les nouvelles, mais pas tellement après”, souligne M. Côté. On me pose beaucoup de questions comme “suis-je éligible?”. C’est un signe qu’il manque de visibilité. »
Qui peut obtenir des billets à 500 $?
L’aéroport Montréal-Trudeau, l’aéroport Jean-Lesage à Québec ou l’aéroport Saint-Hubert doivent être le point de départ ou d’arrivée. Un voyageur souhaitant se rendre de Val-d’Or à Sept-Îles, par exemple, ne serait pas admissible. Le plan du gouvernement Legault élargit également le programme de réduction des tarifs aériens pour les régions éloignées.
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6 Nombre de transporteurs admissibles au programme : Air Canada, Pascan, Air Liaison, PAL Airlines, Air Creebec et Air Inuit. Source : Gouvernement du Québec Enveloppe de 261 millions du Programme d’Appui aux Actions Régionales pour les cinq prochaines années Source : Gouvernement du Québec
Source : Gouvernement du Québec
Source : Gouvernement du Québec